Des musiques à écouter en mars

MUSIQUE CLASSIQUE

Bach frequencies 60-90

Julius Berger, violoncelle piccolo ; Andrei Pushkarev, vibraphone ; Pavel Beliaev, marimba. Solo Musica SM 362, 2021.

Ce disque est né pendant le silence du confinement. Fréquences 60 à 90 : ce sont les pulsations du cœur de l’Homme qui rejoignent celles de la musique de Bach pour nous faire passer de l’obscurité à la lumière dans cette période de troubles.
Une clarté limpide émane du violoncelle piccolo de Julius Berger, accompagné par la douceur profonde du vibraphone et du marimba dans ces arrangements étonnants réalisés à partir de diverses œuvres de Bach, allant du choral Ich ruf zu dir aux concertos et extraits de cantates.

Béatrice Verry


CHANSON FRANÇAISE

L’héritage Goldman

Volume 1.

Une dizaine d’années après Génération Goldman, qui mettait en scène des stars alors trentenaires, L’Héritage Goldman propose de faire entendre de grands classiques « habillés en tous les jours », comme auraient dit nos grands-parents.
Erick Benzi, souvent complice de Jean-Jacques Goldman jadis, a voulu et réalisé cet album d’hommage. Il n’a pas choisi d’escalader les sommets de la hiérarchie des variétés. Il appelle de jeunes artistes encore discrets et quelques habitués du peloton, environnés par le Chœur Gospel de Paris dirigé par Georges Seba, avec Michael Jones à la guitare et parfois au micro.
La séduction de l’entreprise vient sans doute de ce qu’elle est sans surprise, ni dans les timbres, ni dans les arrangements, ni même dans un rendu à la confluence de plusieurs mainstreams (le gospel, la variété contemporaine, l’esthétique The Voice). On y entend des mélodies et des textes plus que familiers mais surtout la confirmation de ce que les chansons de Goldman n’ont plus besoin de grands interprètes et de solutions brillantes : elles sont héritage, en effet, c’est-à-dire débarbouillées de leur vernis de miracle et laissées en partage.
Ainsi, il se confirme qu’elles ne parlent pas que d’amour ou de liberté, mais aussi d’une singulière manière de rêver le monde, de l’espérer en partage, de chercher à le tisser de sentiments généreux. L’exercice de la reprise a cette vertu : la modicité des intentions magnifie le souvenir de plus en plus lointain des originaux qui, de plus en plus, semblent arriver d’un certain âge d’or du vivre-ensemble et du rêve collectif – des années 80, individualistes mais collectives, ce qui peut susciter une certaine nostalgie.

Bertrand Dicale

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