Confiance, co-construction et créativité, les trois mots clés du Mans

Les nouveaux locaux de l’Église protestante unie du Mans et de la Sarthe © Sophie Ollier

Une Église, un pasteur, un projet – 22*

Sophie Ollier est pasteure de l’Église protestante unie au Mans et dans la Sarthe depuis cinq ans. Le projet qu’elle porte avec son Église est immobilier mais pas que. Leur projet de vie axé sur la Création y est étroitement lié.

Sophie Ollier © DR

Le projet immobilité a été pensé il y a quatre ans. « Jusqu’à présent, nous avions un temple avec un sous-sol qui nous servait de salle de vie, et un vieux presbytère », explique Sophie. Le presbytère a été vendu et de vieilles écuries réaménagées en garage ont été achetées avec un terrain dans le quartier d’affaires, à cinq minutes du temple et de la gare.
Parce que le projet de vie ne pouvait voir le jour qu’avec des locaux où les paroissiens s’y sentent bien et se les approprient, il a fallu attendre qu’ils soient opérationnels. Voilà chose quasiment faite. Depuis août 2018, la pasteure habite un nouveau presbytère et les paroissiens n’attendent plus que le feu vert de l’assurance pour investir des locaux flambant neuf.

Un projet de vie autour de trois axes

« Le projet de vie autour de la Création devait être pensé à l’échelle de toute la paroisse car le terme de Création n’est pas juste une question d’écologie mais aussi de solidarité ». Le Conseil presbytéral a donc réuni des personnes de l’Association culturelle protestante 72, de l’Entraide et des paroissiens. Ils se sont demandé comment l’histoire du protestantisme et de la culture protestante témoignait de la Création. En s’appuyant sur le verset « J’ai planté, Apollos a arrosé mais c’est Dieu qui l’a fait pousser. » (1 Corinthien 3.6), trois axes ont été définis : la confiance, la co-construction et la créativité.
« La confiance, c’est se mettre à l’écoute, souligne Sophie. À l’écoute de la Parole de Dieu par des études bibliques, des cultes, des conférences, l’échange et le partage. Nous avons une spécificité chrétienne à proclamer au monde, et nous devons avoir la confiance que c’est notre vocation ».

Ne pas être seuls dans ce projet, en y associant d’autres acteurs, religieux ou non, est le deuxième axe du projet, la co-construction, et en invitant des associations ou des œuvres qui militent pour l’écologie et la solidarité. C’est être à l’écoute de ce qu’ils peuvent apporter tout en proclamant une Parole spécifique. C’est aussi favoriser le dialogue œcuménique, interreligieux et interconvictionnel. « Avec la confiance, on était sur le témoignage, avec la co-construction, on est plus sur la fraternité ».

Un appel à l’ouverture

Pour l’Église locale, le troisième axe, la créativité, s’est résumé en un verbe : oser. Oser faire des actions qu’elle n’avait jamais essayées, oser se mettre à l’écoute, oser sortir de ses murs. « C’est aussi oser entendre ce que les autres ont à nous dire afin de mettre en place des actions qui leur parleront ». C’est donc aussi réinventer des cultes, des études bibliques, des rencontres… afin de rejoindre les autres.
Et aux personnes moins à l’aise avec le concept de créativité, de renouveau, ou pour qui oser aller vers l’autre n’est pas forcément une évidence, il leur est proposé de porter le projet dans la prière et de s’en remettre à Dieu. « Si on en est là aujourd’hui, si on peut continuer, c’est grâce à Lui, grâce à sa Parole ».

Le projet ayant démarré en septembre, les innovations se feront en douceur. Le thème guidera largement les trois années à venir avec des temps spécifiques dédiés à la Création.
Les jeunes aussi auront leur mot à dire. Des projets répondant à ce qu’est l’Église aujourd’hui pour eux seront mis en place avec l’Entraide et l’association culturelle. Et déjà une exposition réalisée par les jeunes sur la fraternité est dans sa phase de finalisation.

« Nous mettrons également le temple à leur disposition pour des concerts. Ils inviteront qui ils veulent, leur famille, leurs amis. Ils sont très motivés ».
Des concerts-lectures seront également mis en place, un parcours (re)découverte pour les nouvelles personnes va être réactivé. Du fait de la proximité des lieux avec le quartier d’affaires, l’idée est d’aller témoigner dans les bureaux et aussi ouvrir un espace dans les locaux entre midi et 14 heures pour que les gens puissent venir échanger.
« La communauté dans sa globalité est appelée à s’exprimer, à partager sa foi afin de pouvoir le faire également à l’extérieur de l’Église ».

Élisabeth Renaud

* Cet article est le vingt-deuxième de la série « Une Église, un pasteur, un projet ». Lire le précédent : « Le ministère de la Parole ».

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