Un rêve pour mon Église

Le temple de Rochefort © Patrick Despoix

Une Église, un pasteur, un projet – 5*

Le rêve du pasteur Matthieu Cavalié est d’ouvrir son Église sur le monde autour d’un projet culturel qui permettrait tous les mois à 200 personnes qui n’ont jamais pensé ou osé un jour entrer dans un temple, d’y faire leurs premiers pas.

Matthieu Cavalié © DR

Matthieu Cavalié est pasteur à Rochefort depuis six mois, mais fort de ses expériences passées, il sait que c’est en proposant un projet innovant que son Église grandira. En l’occurrence, il s’agit de mobiliser les paroissiens, et d’autres en marge de l’Église, à la mise en place d’expositions de peinture, de photographies, de concerts et de conférences qui seraient le point de départ de rencontres, de débats. « Des événements comme moyen de communication des choses de la foi, dit le pasteur. Je sais que je rêve un peu mais j’aime cette phrase : s’autoriser à se planter, c’est s’autoriser à réussir. C’est un énorme projet qui doit être porté par la paroisse et celle-ci est petite, fragile, mais composée de plein de serviteurs, tous acteurs, tous motivés. »

Préparer le terrain

Rochefort est une ville qui a beaucoup d’atouts. D’abord, le cadre historique : nous sommes en terre protestante. « Le temple est beau, grand, il doit être mis en valeur pour mettre en valeur l’Église », dit Matthieu Cavalié. Puis l’atout touristique : Rochefort est devenue une ville attractive avec l’Hermione et la Corderie Royale. De plus, les thermes attirent 25 000 curistes par an, autant que le nombre d’habitants. Le pasteur qui tient une permanence hebdomadaire au temple rencontre en moyenne cinq à six personnes par mois, sans rien proposer.
Le projet est encore dans les cartons. Le Conseil presbytéral doit le valider même s’il est déjà enthousiaste et encourageant. Avant toute chose, il faut préparer le terrain, c’est-à-dire le temple, pour le rendre apte à recevoir du public. Il faut penser aux systèmes d’accroche, à l’éclairage, à la circulation des personnes.

Et constituer les équipes

Le Conseil presbytéral devra ensuite œuvrer pour mettre en place des équipes de travail : une équipe de commissaires qui retiendra des événements et les validera en fonction du projet initial, une équipe de communication vers les réseaux protestants et vers l’extérieur, une équipe d’accueil du public, et enfin une équipe administrative qui s’occupera du budget, des plannings, des demandes de subventions. Matthieu va prendre du temps quant à lui pour tisser des liens avec les partenaires extérieurs, département, mairie, associations, équipes pédagogiques des écoles… Il rêve déjà de rencontrer des collégiens.
À Nantes, où il était pasteur à la Mission populaire, il avait réalisé une exposition de photos avec un photographe. Il était allé interroger des personnes dans la rue en leur posant la question : Dis à quoi tu rêves ? « La spiritualité n’est jamais loin », dit-il. Pourquoi ne pas interroger les Rochefortais pour savoir à quoi ils rêvent ?

Claudie de Turckheim

* Cet article est le cinquième de la série « Une Église, un pasteur, un projet ». Lire le précédent « Agrandir l’espace… ».

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