L’évolution d’une mission en période Covid*

Sarah © DR

Le témoignage de Sarah

 À l’origine, mon service civique consistait à participer à l’animation de discussions et de débats autour de textes avec des étudiants de filières multiples et de convictions différentes, ainsi qu’à favoriser la visibilité de ces discussions auprès des étudiants.

Je devais également faire de l’accompagnement auprès des groupes locaux dans la ville de ma mission afin d’aider au mieux les responsables à associer leur vie étudiante et la gestion d’un groupe de discussion. L’association des GBU (Groupes bibliques universitaires) étant une association culturelle gérée par les étudiants, je devais m’assurer du respect de nos valeurs tout en laissant un maximum de place aux étudiants impliqués.

Une mission différente

Si la Covid ne nous avait pas si durement touchés, je me serais régulièrement rendue sur les campus afin de rencontrer des étudiants et promouvoir l’association.

Ainsi, j’aurais pu assister à de multiples discussions abordant des thématiques actuelles et poussant à la réflexion. Avec les étudiants intéressés, nous aurions également pu organiser des conférences et pièces de théâtre, ou encore des échanges entre spécialistes sur des sujets que nous aurions choisis ensemble, en fonction de nos intérêts.
À l’heure actuelle, les universités sont fermées depuis plusieurs mois, la rencontre en présentiel est fortement déconseillée, voire interdite ; il va sans dire que mon service civique en a été impacté. Ma mission prenait pour appui le relationnel et était basée sur l’échange et la discussion : elle n’a pas changé mais a dû prendre de nouvelles formes. Nous avons donc investi dans des outils de visioconférence qui nous ont permis de continuer nos réunions hebdomadaires.

De nouveaux défis

Mon service civique consiste désormais essentiellement à réfléchir à de nouveaux moyens de communication, de permettre la promotion de l’association et des rencontres avec de nouveaux étudiants afin de nous adapter à ce contexte dont la durée reste relativement incertaine. Je suis confrontée à de nouveaux défis dont j’ignorais la teneur lorsque j’ai débuté mon volontariat. En effet, alors que je me préparais à un travail sur le terrain fondé sur des rapports sociaux tangibles, l’écran est devenu ma fenêtre sur le monde ainsi que mon principal outil de travail. Désormais, d’autres enjeux s’ajoutent à mon volontariat. En effet, comme beaucoup de Français, les étudiants sont particulièrement touchés par cette crise sanitaire, notamment à cause de l’isolement forcé et de revenus revus à la baisse suite à la suppression de nombreux jobs étudiants.
Face à cette nouvelle forme de détresse qui s’accentue à mesure que la crise perdure, garder le contact avec les étudiants et permettre qu’ils puissent continuer à échanger, à se rencontrer, devient une nécessité.
Dans un contexte aussi anxiogène, mon volontariat apparaît comme une manière de venir en aide aux étudiants en créant des espaces d’échanges dématérialisés tout en soutenant de petits événements sociaux, en nombre restreint et dans le respect des gestes barrières, afin de favoriser la rencontre et limiter ainsi l’isolement.

Sarah,
Volontaire en service civique

* Cet article a été publié dans la lettre d’informations de Volontariat international au service des autres – l’année diaconale (VisaActus), de février 2021. Télécharger la lettre.

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