Les témoins de l’annonce de la naissance de Jésus

© Élisabeth Renaud

Grain de sable
Luc 2.1-20

Nous avons l’habitude de penser que la joie de Noël est contagieuse. C’est sans doute vrai quand on pense à l’immense espérance que la venue de Jésus suscite : un temps nouveau, un temps de paix et de justice pour reprendre les images prophétiques. Mais qu’en est-il des témoins de l’annonce de la naissance de Jésus ?

Marie et Joseph

À y regarder de près, chaque personnage de Noël a sa manière d’accueillir la bonne nouvelle annoncée. Marie, Joseph, les bergers, les mages. Vous l’avez sans doute remarqué, dans l’évangile de Matthieu, la venue de Jésus ne suscite pas une grande joie chez Joseph. Car, avec cette naissance annoncée, Dieu force l’histoire, il débarque dans la vie de Joseph. C’est l’inattendu qui bouscule le programme de celui qui n’est alors que le fiancé de Marie. Et il doit prendre position. Est-ce que j’ose dire que Joseph n’attendait pas Noël. Selon les standards d’aujourd’hui, je dirai qu’il n’avait pas préparé le sapin, ni suspendu de guirlandes, ni allumé des bougies. Il semble plutôt embarrassé par l’annonce de l’ange. Dans l’évangile de Luc, l’effet de Noël sur Marie c’est la joie et la foi exprimées à travers le magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses » (Luc 1.46-49).

Les bergers

Restons dans l’évangile de Luc pour découvrir comment les bergers accueillent Noël. L’ange leur annonce que l’événement tant attendu est en train de s’accomplir. Leur première réaction c’est la crainte. Mais très vite, ils sont témoins de la gloire lumineuse du Seigneur et d’un immense chœur céleste. Les bergers entendent un chant résonner dans le ciel, annonçant le plus grand cadeau que Dieu puisse offrir aux Hommes : la paix. La paix avec Dieu. La paix en soi-même et entre tous les êtres. Mais la paix n’est pas un objet qu’on peut acheter. Elle est un cheminement difficile et permanent qui demande beaucoup d’amour, de patience et de confiance. Alors le cadeau de Noël, c’est une personne, un enfant qui va nous guider dans ce cheminement. En cet enfant, c’est Dieu qui s’offre lui-même. Il veut vivre avec les Hommes parce qu’il les aime. Voilà le signe de Noël.

Les mages

Dans l’évangile de Matthieu, il y a les mages qui ont repéré un astre mystérieux, une étoile. Et pour eux, c’était bien l’indication d’une naissance exceptionnelle. Il fallait aller voir, suivre cette étoile baladeuse jusqu’à Bethléem, vers cette pauvreté, cette présence de Dieu au niveau des plus humbles. À Bethléem, les mages se mirent à genoux, offrirent leurs trésors, leurs cadeaux royaux, préparés pour le Fils de Dieu : l’or, l’encens et la myrrhe autrement dit, joie, adoration, offrande. Un peu comme les bergers qui chantaient et louaient Dieu de tout leur cœur.

Et les autres…

Aujourd’hui, les chrétiens ont-ils encore quelque chose à dire et à vivre ? Noël et la relecture qu’en font les personnages que nous avons évoqués nous permettent de répondre : oui, nous avons quelque chose à dire et à vivre ! Parce que nous savons qu’un signe nous est donné, que Dieu aime ce monde, parce que nous savons que son nom est Emmanuel, Dieu avec nous, laissons-nous illuminer par lui et devenons des messagers de la bonne nouvelle.
Alors, Noël rimera avec joie, adoration, offrande et paix.

Élysé Pangu Mayanga

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