Passer de l’urgent à l’important !

Depuis une semaine, j’ai décidé de lire un psaume lors de ma prière quotidienne. C’est le psaume 3 qui m’a accueilli ce matin. Ces paroles m’ont rejoint dans l’aujourd’hui de ma vie.

 

Nous pouvons avoir peur de nos ennemis qui paraissent très nombreux. Les attentats, la Covid-19, la crise sociale et économique. Oui, tous ces ennemis nous découragent et nous incitent à nous enfermer chez nous, en nous.
L’autre me fait peur, car il est potentiellement celui qui peut me donner la mort, ou tuer ceux que j’aime. Oui, nous sommes maintenant confrontés à des dangers qui semblaient loin de nous il y a encore quelque temps. Et notre liberté semble mise à mal.
C’est alors que la prière du psaume 3 m’est donnée.

 

Éternel, que mes ennemis sont nombreux !
Beaucoup se dressent contre moi,
Beaucoup disent à mon sujet :
« Pas de salut pour lui auprès de Dieu ! »
Mais toi, Éternel,
Tu es mon bouclier,
Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête.

À pleine voix je crie à l’Éternel,
et il me répond de sa montagne sainte.

Je me couche, et je m’endors ;
Je me réveille, car l’Éternel est mon soutien.
Je n’ai pas peur de ces milliers de personnes
Qui m’assiègent de tous côtés.

Lève-toi, Éternel, sauve-moi, mon Dieu !
Tu gifles tous mes ennemis,
Tu brises les dents des méchants.
Le salut appartient à l’Éternel.
Que Ta bénédiction soit sur ton peuple !

 

Ami lecteur, sachons reconnaître la chance que nous avons de pouvoir parler à Dieu, et lui dire notre peur, à un moment où l’on peut se demander où il est. Lorsque la souffrance nous atteint, lorsque le mal nous touche, que certains nous invitent à rejeter Dieu, comment réagissons-nous ?
La prière du psaume 3 nous rappelle la fidélité de Dieu, justement quand la vie se complique. Car où est Dieu quand malgré la foi, le malheur s’abat sur nous ? Quand la sécurité n’est plus là, quand la maladie attaque notre corps ? Est-ce que Dieu alors n’existe plus ?
Aujourd’hui, Dieu serait-il absent de l’Église, maintenant que nos libertés de rassemblement sont interdites pour quelques semaines ? Mais quand est-il alors de tous ces chrétiens persécutés dans le monde ? Qu’en est-il de toutes ces personnes jetées sur les routes, réfugiées dans des camps, de ces enfants malades et affamés ? Oui dans ces lieux-là, je peux me poser la question de la présence de Dieu !
Mais ne confondons pas grâce et magie. Ne laissons pas le mensonge, qui exprime que le salut n’est pas auprès de Dieu, nous rejoindre. Ne mélangeons pas l’orgueil de quelques hommes de pouvoir et la foi qui est offerte à tous. Observons que ce sont dans beaucoup de pays en souffrance que se trouvent le plus de chrétiens. Beaucoup de pays riches étant devenus des déserts spirituels.
Dans ces semaines qui viennent, ce que nous avons l’habitude de faire va être plus compliqué, et la vie de l’Église, les rassemblements sont désormais interdits pour quelques semaines. Est-ce pour cela que Dieu n’est plus là ?
Oui, il est difficile de se sentir bridé, enfermé. Mais est-ce que dans le fond, le temps qui se déroule un peu différemment depuis quelques jours, ne serait pas le moment de remettre à nouveau l’essentiel de notre vie, dans la prière ? La prière nous engage, dépourvue de signes extérieurs. Elle nous façonne et nous donne la force et la confiance.
S’il n’y a pas de salut auprès de Dieu pour beaucoup qui se dressent devant moi, c’est qu’il n’y a pas pour eux, de possibilité d’être mis au large, de prendre de la distance.
Pour nous, qui recevons et vivons du salut offert par Dieu, la possibilité de prendre du recul et de ne pas répondre à l’urgence nous est offerte, comme un souffle qui nous rend disponibles à ce qui est vraiment important. La peur s’éloigne et nous relevons la tête. Nos vies peuvent continuer sereinement, même si elles doivent changer.

 

Chers amis, que le salut de Dieu qui est le fondement de la foi, vous permette de vous tenir droit et de dire : « Toi, Éternel, Tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête ».

Jean-Luc Cremer, président de la région-Ouest de l’EPUdF

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