À la rencontre de Lionel Brenac

Lionel Brenac fréquente la communauté d’Angers-Cholet. Mais ses origines sont plus au Sud : Mazamet, une ville avec un important passé dans l’industrie de la laine au XIXe siècle, et une tradition protestante forte. Lionel est d’ailleurs issu d’un milieu patronal protestant à la foi bien ancrée.

Lionel Brenac © DR

Pendant ses études d’ingénieur enrichies d’une « business-school », il viendra à Paris, où il sera hébergé dans les locaux de l’IPT qui proposait des chambres d’étudiants.

L’œcuménisme tout naturellement

Il rencontre alors Agnès qui va devenir sa femme. Or Agnès est une catholique engagée. L’un comme l’autre tenait à sa forme d’expression de la foi. Et ils ont décidé de ne pas trancher. Ils participent ensemble en alternance aux offices catholiques et protestants. Leurs enfants ont reçu les deux éducations religieuses, sans avoir à choisir, avec une communion solennelle catholique et une confirmation protestante.
Côté professionnel, Lionel travaille d’abord dans une grande entreprise qui l’a fait voyager en Corée du Sud et au Mexique. Puis à 47 ans, sa fibre entreprenariale l’amène à reprendre une PME industrielle en Anjou.

Un mouvement ouvert à toutes les religions

Lionel a rejoint en 1997 le mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), qui compte aujourd’hui 3500 membres. Ce mouvement, composé majoritairement de catholiques, est aussi de plus en plus ouvert aux protestants, traditionnels et plus récemment évangéliques, sans oublier quelques orthodoxes. Lionel y trouve une écoute et des échanges qui lui apportent beaucoup en tant que chef d’entreprise et en tant que chrétien. Chaque mois, son équipe locale se réunit pour partager sur ces deux niveaux. Le groupe comporte des catholiques et des protestants, guidés spirituellement par deux personnes, l’une catholique, l’autre protestante. Et le nombre d’équipes qui sont dans ce cas augmente régulièrement d’année en année.
Lionel s’investit beaucoup dans ce mouvement et fait partie de ceux qui le poussent à l’ouverture aux différents courants chrétiens. Il y a pris des responsabilités au niveau national.

Un repère pour les responsables chrétiens

Sous son impulsion conjuguée avec celles d’autres, le mouvement pratique depuis 2012 l’hospitalité eucharistique lors de ses rassemblements. Lors des assises nationales qui rassemblent 2000 personnes, la célébration œcuménique, peu fréquentée, a été maintenant remplacée par un culte où tous assistent, sachant qu’une messe a lieu systématiquement, au cours de laquelle les pasteurs et les prêtres sont mélangés les uns aux autres. C’est un signe d’équilibre et de respect mutuel. Le mouvement a aussi développé une réflexion avec un document commun : la Pensée sociale chrétienne (PSC), qui intègre à la fois des éléments de la Doctrine sociale de l’Église catholique et des idées issues du Christianisme social protestant du début du XXe siècle. Le but de cette PSC est d’être un repère pour les responsables chrétiens dans la gestion de leurs entreprises.
Et pour l’anecdote, Lionel souhaite emmener le Bureau national des EDC au Musée du Désert. Récemment une soirée Louange a eu lieu dans une église évangélique. Il est persuadé que c’est en se connaissant mieux, en vivant des choses ensemble, que l’ouverture les uns aux autres peut exister.

Un pragmatisme protestant

Et une chose en entraînant une autre, il a été sollicité pour être administrateur de l’Université catholique de l’Ouest. Et ce bien qu’il soit protestant, ou justement parce qu’il l’est car son pragmatisme protestant est très apprécié et son vécu œcuménique permet une intégration facile.
À tous les niveaux de sa vie, Lionel pratique le partage et l’ouverture. Il contribue à l’avancée du dialogue œcuménique non pas de façon théorique mais de façon très concrète, en le vivant, tout naturellement.

Françoise Giffard, Église protestante unie d’Angers-Cholet

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