Avant et après

L’Église a organisé une série de conférences et ateliers du 8 au 10 juillet pour réfléchir à la question « Quelle Église après la Covid-19 ? ». Certaines pistes de réflexion ont émergé de ce « Webinaire » et vont continuer à être explorées.

Copie d’écran © Élisabeth Renaud

Chacun sait que chaque jour qui passe transforme imperceptiblement un individu. Jamais exactement le même hier et aujourd’hui, car les expériences vécues (rencontres, apprentissages…) font évoluer son être. L’expérience du confinement a mis un coup d’accélérateur à l’évolution des relations, des pratiques, et même des frontières de l’Église. Subitement, peut-être parce que le vide est propice à la réflexion, un esprit créateur a soufflé dans les Églises locales et au-delà. Cet esprit a continué à souffler avec ce webinaire unissant dans la réflexion des membres de l’UEPAL et de l’EPUdF.

Expériences multiples

Les expériences se sont démultipliées pour garder le lien et annoncer la Parole ; vous savez cette Parole de Dieu qui nous tient debout, et qui était attendue par beaucoup durant ces temps incertains.

Il est apparu que techniques anciennes et nouvelles se sont conjuguées pour offrir ici et là des temps d’échanges, de prières, des célébrations, des réunions… l’Église privée de ses locaux et de ses rendez-vous habituels est devenue une ruche géante ouverte sur le monde ; car oui, oh surprise, les frontières de la communauté visible ont été déplacées.

Se réjouir des ouvertures

Les oubliés du seuil ont surgi en force ; et enfin des podcasts audio, des vidéos ou des courriers pour ceux qui ne viennent pas au temple le dimanche matin (trop tôt, trop ritualisé, trop long, trop vieux…).

Pourtant on le sait bien qu’ils existent, ces croyants sur le seuil ; mais on les avait oubliés ! Peut-être de grands timides, ou bien des personnes qui ne peuvent plus se déplacer, ou encore tout simplement les adeptes du sport dominical. Leur apparition a réjoui les habitués. Ils n’avaient pas perdu Dieu !

Au fait, que faisons-nous en temps ordinaire pour aller vers eux ? L’Église d’avant n’était-elle pas un peu ratatinée sur ses habitudes (cultes, visites, biblique) ?
Comment se fait-il que l’Église eût à ce point oublié que son mouvement naturel est d’aller vers l’extérieur ?
Que proposer maintenant de manière régulière, dans la durée pour confirmer ce mouvement d’ouverture ?

Partager les expériences

Le constat d’expériences diverses, souvent touchantes et imparfaites, donne envie de poursuivre le chemin. Mais quel chemin ? Dans quelle direction aller ?
Il apparaît que certaines expériences (par exemple réaliser un culte vidéo) ont été de véritables projets d’Églises, car réunissant beaucoup d’intervenants différents, qui ont appris, osé prendre la parole, la plume ou un instrument pour un petit morceau de liturgie. De l’autre côté, il y a eu ceux qui ont regardé et écouté, en mode familial, en mode sérieux ou petit-déjeuner au lit.

N’y a-t-il pas là une merveilleuse image de l’Église universelle, plurielle, variée, ouverte ? L’esprit souffle où il veut, quand il veut. Il semble que l’Église a repris conscience que sa mission de témoigner passe par toutes ces personnes qui se sont mobilisées pour participer à des célébrations, avec des moyens très variés. Enfin elle a entrevu que ce n’est pas si terrible que cela de sortir de ses murs. Mais il s’agit maintenant de discerner les chemins ; la réflexion va être longue, mais les perspectives sont réjouissantes, car c’est la Réforme qui continue.

Corinne Gendreau, journal  Ensemble

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