Au revoir

Je redoutais le jour où il me faudrait écrire ce mot. Je dois vous faire une confidence : je n’aime ni les quais de gare, ni les halls d’aéroport, ni les jetées dans les ports…

Je n’aime pas ces lieux de passage, tantôt lieux de séparation, tantôt lieux de retrouvailles. Lorsque je m’y trouve, je pense d’abord et toujours à la séparation (sans doute un psychanalyste trouverait-il ici de la matière pour m’analyser !).

C’est triste une séparation. Écrire ce mot me rend triste. Mon voyage dans la région Ouest se termine. Huit ans au service de l’Église locale d’Orléans, cinq ans au service de la région.

La tristesse est à la mesure de tout ce que j’ai reçu. De nombreuses rencontres, des fêtes d’Église, des installations de Conseils presbytéraux, des accueils de ministre, des reconnaissances de ministère, des départs en retraite, des Synodes, des échanges téléphoniques, des conflits parfois, des temps joyeux souvent, et plus encore des amis et des compagnons d’aventure. Tout cela m’a été donné, et j’emporte avec moi les innombrables visages que j’ai croisés, y compris dans les mauvais jours. Ils sont ce qu’il y a de plus cher et de plus beau dans l’Église. Ils sont même la raison d’être de ma vocation pastorale depuis le début : cette famille réunie sous l’autorité de Jésus-Christ qui accueille et reconnaît en son sein des pasteurs.

Tout est là : dans cette communauté d’hommes et de femmes animés par l’Esprit de Dieu qui se réjouissent pour les serviteurs que Dieu lui envoie. Sans cette communauté, ma vocation pastorale n’aurait pas de sens. C’est triste de partir, mais je ne quitte pas vraiment cette communauté-là. Les liens passés, même invisibles, demeurent et nous portent longtemps. Et parfois, au détour d’un courriel, d’un échange téléphonique, d’un article de journal ou d’une rencontre, un visage ressurgit, un souvenir ancien revient, une amitié ancienne renaît, et l’on se souvient alors que la communion des saints résiste à tous les départs. Alors sans aucun doute, dans cette « communion des saints », un jour nous nous reverrons.

Guillaume de Clermont

Post scriptum : je poursuivrai mon ministère pastoral au service de la Fondation John Bost comme directeur général. Mais cela suppose l’obtention préalable d’un master 2 de droit de la santé : c’est mon programme pour l’année 2020-2021 !

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